Un métier sérieux

UN MÉTIER SÉRIEUX de Thomas Lilti. Le réalisateur-médecin délaisse le milieu médical (provisoirement, la saison 3 d’Hippocrate est en post-production) pour celui de l’école. À bien y regarder, il y a quelques similitudes entre ces deux mondes : les relations entre les médecins/professeurs et les patients/élèves sont déterminantes dans le processus de guérison/apprentissage.

Et c’est bien ça le cœur du scénario de ce nouveau film tout aussi maîtrisé que les précédents. Dans ce collège de la banlieue parisienne, Benjamin arrive en cours d’année comme remplaçant d’un prof de maths. Grâce à la bienveillance de ses collègues, il va peu à peu apprendre le métier, se confronter aux élèves et aux nombreux dysfonctionnements de l’institution.

Lilti a écrit un scénario sur le même modèle que les précédents : un groupe fait face aux difficultés de son métier. Les individus qui le composent interagissent, se soutiennent, s’écoutent, se prêtent main forte, s’aiment ou s’opposent… Et ce qui frappe à chaque fois c’est l’extrême réalisme de l’environnement et des situations. On sent la rigueur de la préparation, tout sonne vrai et sent le vécu. Sans oublier toutefois de faire de la fiction, de nous raconter des histoires, de nous intéresser à des personnages, tous bien dessinés. C’est souvent drôle, parfois émouvant et toujours captivant.

Lilti s’est entouré de sa bande habituelle (Lacoste, Bourgouin, Lebghil, Lanners, Cluzet, Navarro-Mussy), de quelques nouvelles têtes (Exarchopoulos notamment) et ça fait partie du grand plaisir que l’on prend à la vision de son film.