17 avril 2024: hommage à Edouard Mazé

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Publié le 18 avr. 2024
le 17 avril 1950, un homme est mort
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Hommage par Fabienne Bodin, secrétaire générale de l'Union Locale de Brest

Hommage

Cher.es camarades,
C’est avec émotion que nous nous retrouvons ici, aujourd’hui pour honorer la mémoire de notre camarade Edouard Mazé, assassiné par la police le 17 avril 1950.


L’union locale cgt Brest a voulu en ce jour renouer avec ce moment de souvenir qui depuis plusieurs années maintenant n’avait pas pu se tenir, notamment à cause de la période du covid et de ses suites.  
Cette année est aussi le centenaire de la naissance d’Edouard Mazé. Rappelons le,   Il était jeune, engagé, Il était un militant politique. Il était aussi un de nos camarade de la CGT, syndicaliste du bâtiment dans une période, où Brest dévasté par les bombardements était en pleine reconstruction.  
En cette année 1950, des grèves éclatent un peu partout pour les conditions de travail et de meilleurs salaires et notamment sur les chantiers où les 8 000 travailleurs sont à la peine.  5000 ouvriers du bâtiment entrent dans la grève le 19 mars.   La CGT appelle à intensifier la lutte et le 17 avril, rue Kerabécam, à quelques pas d’ici, des coups de feu sont tirés sur les manifestants. Edouard Mazé s’écroule une balle dans la tête. Pierre Cauzien, un autre camarade est grièvement blessé.


L’intransigeance des patrons et la répression policière conduisirent à la mort d’un jeune homme de 26 ans qui défendait de justes causes, assassinat dont les auteurs ne furent jamais identifiés et condamnés et qu’un non-lieu fut prononcé à la fin de l’enquête.
Une foule immense assista à ses obsèques et l’accompagna jusqu’à sa dernière demeure où l’épitaphe « Mort pour le pain, la paix et la liberté » est inscrite.
Il ne faut jamais oublier, ce serait nier les luttes de ces camarades  qui se sont battus pour la justice sociale. Nous, la CGT,  avons la responsabilité de les faire connaitre car sinon,  ce serait  laisser aux autres, aux patrons, aux gouvernements , aux réactionnaires, le loisir d’écrire l’histoire de la classe ouvrière   ou plus exactement de ne pas l’écrire .  l’histoire des luttes avec ses victoires et ses drames est  notre histoire.  Faisons en sorte qu’elle ne tombe pas dans l’oubli.


Et  ne nous y trompons pas , cet instant n’est pas seulement mémoriel. Un homme est mort voici 74 ans , comme le disait René Vautier avec  son film et Chris et Davodeau avec  leur BD.
 Et Les  violences policières ne sont  malheureusement pas  d’un temps révolu .  La répression syndicale, celle  contre le mouvement social existent bel et bien  encore. On l’a bien vu lors des mobilisations contre la réforme des retraites l’année dernière.
Le combat d’Edouard Mazé, son combat  d’alors, s’inscrit dans la réalité d’aujourd’hui pour  des salaires décents,  une vie meilleure au travail comme dans la vie.

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