L’hostellerie de la pointe St Mathieu condamnée

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Publié le 23 oct. 2025
Dans cette affaire mise à jour par l’inspection du travail, La CGT indique s’être portée partie civile, comme elle le fait chaque fois que l’exploitation des salariés semble évidente. Si l’hôtel doit sa réputation à la qualité de son accueil des clients, il ne réserve, de toute évidence pas le même sort aux salariés stagiaires qu’il exploite...
Communiqué

Dans cette affaire mise à jour par l’inspection du travail, La CGT indique s’être portée partie civile, comme elle le fait chaque fois que l’exploitation des salariés semble évidente.
Si l’hôtel doit sa réputation à la qualité de son accueil des clients, il ne réserve, de toute évidence pas le même sort aux salariés stagiaires qu’il exploite.
La chambre correctionnelle du Tribunal de Brest vient de le confirmer.
Dans le rapport de l’inspection du travail, il est reproché à l’hôtel d’héberger ses stagiaires dans des conditions indignes. A 5 km du lieu de travail, dans un dortoir aux conditions d’hygiène douteuses, ces salariés devaient se rendre et revenir de leur travail à pied. 
Comme si cela ne suffisait pas l’enquête démontre des horaires hebdomadaires dépassant les 50 heures, et des paiements en liquide.
Ce rapport de l’inspection du travail détonnant mais argumenté ne laissait pas de doute quant à l’intervention de la CGT. 
Chaque fois que l’exploitation des uns contre des salariés vulnérables nous sera rapportée, la CGT se portera partie civile. Si, en l’état, le sordide s’allie au Luxe, l’intervention syndicale est inévitable. La richesse des uns n’est jamais acceptable lorsqu’elle se fait au détriment des conditions de travail des autres, moins encore lorsqu’il s’agit de travail dissimulé. 
Dans une étrange connivence entre un parquet conciliant qui affichait une forme de compassion inattendue en débutant son réquisitoire et ainsi rappeler que l’Hostellerie de la Pointe Saint Mathieu était « un établissement très prestigieux qui faisait rayonner le tissu régional », puis un tribunal ému du travail que devait impliquer la gestion d’un tel endroit, l’hôtel sera bien condamné.
Au grand dam, des acteurs judiciaires du jour, le droit n’est pas facilement amendable.
Le mépris qu’ils ont conjointement affiché à l'égard de la CGT dont la présence semblait malvenue et une défiance assez forte à l'égard de l'inspection du travail dont la partialité semblait les interroger n’ y auront rien changé 
La société de luxe sera inévitablement condamnée au regard des évidences démontrées par l’excellent rapport des inspectrices du travail
Ainsi sur l’hébergement, le parquet requiert :
•    La relaxe s’agissant des conditions d’hébergement de travailleur dans un local non conforme, qui n’aurait jamais dû figurer au dossier compte tenu de la régularisation qui avait été opérée par l’établissement dans les jours qui ont suivi ;
•    La condamnation de l’hostellerie de la Pointe Saint Mathieu s’agissant des faits de travail dissimulés, au regard des heures supplémentaires effectuées et de l’absence de formation et de suivi des stagiaires dans cette période 
•    Toutefois, au regard des dispositions prises par l’établissement suite au contrôle de l’inspection du travail et à l’ancienneté des faits, le parquet à requis une dispense de peine.

Après en avoir délibéré le Tribunal a :
•    Rejeté les nullités soulevées par la défense ;
•    Relaxé le prévenu s’agissant de l’hébergement de travailleurs dans des local non conforme ;
•    Condamné l’Hostellerie de la Pointe Saint-Mathieu s’agissant des faits de travail dissimulés ;

Toutefois, au regard de l’ancienneté des faits, le Tribunal a prononcé une dispense de peine ainsi qu’une absence d’affichage de la condamnation ;
Le Tribunal a reçu la constitution de partie civile de la CGT et lui a accordé la somme de 300 euros au titre de dommages et intérêts ainsi que la somme de 500 sur le fondement de l’article 475-1 du code de procédure pénale.